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ERIC ADAM
14 septembre 2010

AFRAID OF EVERYONE

Accélération du temps, grand retour des insomnies et des réveils en panique. Se réveiller à 3 heures, 5 heures, 7 heures et finalement sortir du lit parce que le sommeil est de toute évidence impossible à trouver et que l'angoisse appelle l'action. Envie de vomir avant même la première tasse de café et premier coup d'oeil aux papiers "avec toutes les choses importantes et urgentes à faire" amoncelés sur ma table et mon bureau et premier "ouf" de la journée.

Je n'ai pas oublié trop de choses.

Père et Beau-Frère toujours à l'hôpital mais situations stables. (J'ai téléphoné).

Tenez le coup tous les deux pour l'instant, ça m'aidera à tenir le mien.

J'ai essayé de me détendre samedi mais partout où je vais, tout le monde me demande "Et comment va ton père ? Et comment ça se passe avec l'exposition ?" donc impossible de se changer les idées.

J'ai essayé le matin, aux puces, l' après-midi en terrasse et le soir chez moi (un email : "ton blog manque de toi") et donc, impossible de s'échapper.

Hors, je passe mon temps à m'échapper, ou du moins, essayer.

J'étais à un anniversaire à Paris, il y a quelques mois et tout le monde voulait me parler. Moi, je voulais juste me changer les idées, comme d'hab. et ne pas parler de moi et de la perte de ma mère et de tout le blues qui va avec. Qui a envie d'entendre parler de la douleur et de la perte en public ? Personne ! Donc je prétextais l'envie de fumer pour m'échapper sur le balcon et tout le monde a dit : Eric, il est très sympa mais il fume beaucoup trop, ça rend impossible la conversation.

Mes poumons s'en souviennent.

En plus, j'avais un rendez-vous bien fantasmé à l'avance à Paris et annulé à la dernière minute. Il habite juste à côté d'où se passait la fête. Je hais Paris pour ce genre de plans dont elle a le secret (même si elle n'est pas la seule).

Bref, j'ai envoyé des centaines de mails, j'ai fait des retouches sur des toiles, j'ai terminé un portrait de Dostojewski (et appris à écrire son nom) qui doit partir à Vilnius et j'ai essayé de rester calme sans succès. 

Demain, emballer ce qui doit encore l'être, prendre des photos, commencer une nouvelle toile que je serai supposé travailler en direct pour les spectateurs et puis ensuite, les trois accrochages en galeries, interviews le soir ... et les milles choses qui vont devoir être improvisées. Manque plus que l'ONEM pour me convoquer et me demander combien de CVs j'ai envoyés à des employeurs potentiels.

Quand on leur dit : "J'ai un article d'un très important critique d'art dans "La Libre Belgique" ce mercredi et déjà un quart de page dans l'Agenda de "Brussel Deze Week" (très populaire à Bruxelles)", ils répondent : "Et vous êtes payé pour ça ?"

No comment.

Je devrais apprendre à me prendre au sérieux.

J'ai essayé souvent et essaie toujours. 

Mais ça ne marche pas.

Pas que je n'aime pas mon travail, bien au contraire, mais "prendre les choses au sérieux", c'est sans échappatoire.

Et il faut que je m'échappe.

Question de survie.

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ERIC ADAM
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